Activités agricoles
Les activités agricoles peuvent devenir une source importante de pollution des cours d’eau, si elles ne sont pas bien contrôlées. En effet, le ruissellement de l’eau et l’érosion des terres entraînent éléments nutritifs, particules de sols et produits chimiques dans les cours d’eau. Selon une étude, les terres en culture ainsi que les prairies et pâturages comptent parmi les plus grandes sources potentielles de phosphore du lac Memphrémagog.
Les principales conséquences des activités agricoles sont la diminution de la transparence de l’eau et la prolifération des plantes aquatiques et des algues bleu-vert. Les agriculteurs du bassin versant sont donc des acteurs de premier plan en ce qui concerne la préservation du lac Memphrémagog.
De plus en plus de clubs-conseils en agroenvironnement accompagnent les producteurs agricoles dans des démarches qui favorisent la protection de l’environnement tout en assurant le développement durable de leurs exploitations. Ces démarches aident les agriculteurs soucieux de réduire leur impact sur l’environnement.
Source : La Coop fédérée
Le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a réuni dans un même document une vingtaine de pratiques agroenvironnementales adaptées au contexte québécois. Cet ouvrage est un bon point de départ pour comprendre et identifier de bonnes pratiques qui conviennent aux situations particulières aux différents types d’exploitation.
Retrait des animaux des cours d’eau
L’installation d’une clôture empêchant le bétail d’avoir accès aux cours d’eau présente plusieurs avantages. En effet, cela diminue la contamination de l’eau par les déjections animales, et par le fait même, certains risques pour la santé des animaux, et permet la restauration de la stabilité de la berge. L’application de cette mesure est primordiale pour la réduction de la concentration en phosphore et en coliformes fécaux des cours d’eau. Ainsi, il est recommandé d’aménager, avec l’aide d’un conseiller en agroenvironnement, des aires d’abreuvement pour fournir de l’eau aux animaux dans les pâturages.
Aménagement de la bande riveraine
La bande riveraine, qui représente un espace de 10 à 15 mètres en bordure des cours d’eau, remplit plusieurs rôles essentiels. Elle contribue à réduire les pertes de sol, à stabiliser les berges et à filtrer les polluants, dont le phosphore. En milieu agricole, la règlementation exige qu’une bande de végétation de 3 mètres au minimum soit conservée intacte aux abords de tous les cours d’eau. L’Union des producteurs agricoles a produit une page expliquant la méthode pour bien mesurer la bande riveraine ainsi que d’autres renseignements pratiques. Bien que cela ne soit pas prescrit par un règlement, le MCI encourage fortement les agriculteurs à respecter une bande riveraine d’au moins 10 mètres, dans le but de maximiser son efficacité.
Plantation d’une haie brise-vent
La mise en place d’une haie en bordure des champs est une mesure efficace pour limiter l’érosion du sol par le vent. Sans cette végétation, la terre arable, cette ressource si précieuse pour l’agriculture, peut être emportée peu à peu dans les cours d’eau à chaque saison. En plus de rehausser la beauté du paysage, une haie brise-vent bien aménagée limite la dispersion des odeurs provenant des bâtiments et de l’épandage au champ. Encore une fois, les avis d’experts du MAPAQ ou d’un conseiller en agroenvironnement peuvent être très utiles pour déterminer l’emplacement optimal de la haie brise-vent et les espèces d’arbres qui la composeront.
Cultures de couverture
L’utilisation des cultures de couverture, ou engrais verts, est un autre moyen efficace pour limiter l’érosion du sol en protégeant sa surface. De plus, les plantes ensemencées permettent de maintenir la qualité du sol et de contrer l’apparition des mauvaises herbes. Il s’agit de semer les plantes choisies avant, pendant ou après la croissance de la culture principale. Par exemple, on sèmera du ray-grass après la culture du maïs ou du soya après la culture du seigle. Les cultures de couvertures peuvent aussi être disposée en intercalaires, soit entre les rangs de la culture principale. Il est important de sélectionner les cultures de couverture de manière à ce qu’elles cohabitent bien avec la culture principale.
Enfouissement des animaux morts
Un producteur agricole qui désire disposer d’une carcasse d’animal en l’enfouissant sur sa propriété doit d’abord vérifier si le terrain est adapté pour ce faire. Dans le cas contraire, il y a des risques de contamination de l’eau souterraine et de surface. De plus, certaines conditions sont émises par le MAPAQ et doivent être respectées lors de l’enfouissement.